Dionaea et culture.

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lophophora
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Dionaea et culture.

Message par lophophora »

Bonjour à tous.

Je me demande si les plantes carnivores ont une "faculté d'adaptation" en fonction de rigueur climatique ou d'autres paramètres de culture.

Je vois que beaucoup ont des problèmes fongiques, prob. avec d'éventuels parasites insectes, etc...
Personnellement cela fait quelques années que j'ai oublié les fongicides...
Comment font les plantes dans la nature?!
Elles bénéficient d'un taux d'ensoleillement optimal, une aeration maximale, et une hygrométrie variable... ces phénomènes mettent parfois à mal la pauvre plante mais mettent aussi en péril de nombreuses éventuelles moisissures.
Les gelées détruisent de nombreux parasites en surface meme si elles sont légères (-3°) mais dans la mesure du possible, nul ne risque ses plantes au gel.
Sans compter le sphagnum qui acidifie le milieux, etc mais tout ça à certainement déja été dit sur le forum.

La question que je pose ici est la suivante: les plantes carnivores ne risquent pas, à force d'être surprotégées, de devenir plus exigeantes en matière de conditions? plus sensible au gel pour certaines ?
et, si au contraire, une acclimatation progressive sur plusieurs années ne pourrait pas permettre d'outrepasser leurs limites de résistance?

J'attends vos réponses, et je laisse ce lien ICI PHOTOS
il y'a des photos de mes plantes qui sont soumises au gel (-2 pdt une nuit) systématiquement chaque hiver (sauf pour les droséras et pinguiculas)
Image
Modifié en dernier par lophophora le 11 mars 2005 15:52, modifié 3 fois.



AbsoluteDionaea
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Message par AbsoluteDionaea »

Salut lophophora,

Ta question est très interressante et je me la suis très longtemps posée.
Pourtant, mon cursus universitaire scientifique m'a appris ceci : la nature trouve tjrs sa voie même si ce doit être au péril de certains individus (les plus fragiles).
Il me semble évident pour ma part que les paramètres de culture que nous leur offrons (température, hygrométrie, ensoleillement...) sont des facteurs auquels la plante s'adapte et transmet le résultat de son adaptation à sa descendance.
En d'autre terme, si nous continuons à les "surprotéger" comme tu le dis si bien, nous finirons pas en faire de véritables "assistées" qui ne survivront pas à la moindre erreur de culture.

Le plus bel exemple dont je dispose est le résultat d'une expérience que j'ai faite sur ma népenthès, une X ventrata.
On dit tjrs, les nepenthes de haute altitude ne doivent pas être soumises à moins de 10°c. Hors ma népenthes a très bien survécu dehors malgré l'hivers très rude que nous avons eu dans ma ville cette année (Nice), il a même neigé à plusieurs reprises !!

Il devient donc important de réaliser que dans la nature, elles sont mises à très rude épreuve et que c'est ce qui contribue à former des individu de plus en plus résistants...hors, nous sommes en train de faire le contraire...

A suivre...dans des centaines d'années faudra peut-être cultiver notre chère dionée en terrarium avec une hygrométrie de 80%.... :roll:

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raph
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Message par raph »

mais peut etre justement qu'a force de la cultiver en interrieur, elle s'habitura aux athmospheres seches de nos maison...

sinon, on remarque le même type d'évolution chez l'homme. Un univers asseptisé: apparition d'allergie, manque de défense immunitaire.

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lophophora
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Message par lophophora »

Content que d'autres s'intéressent à la question, pour ma part d'expérience, une sarracénia flava à déja résisté à moins de -10° (plus ou moins -12) mais le bulbe était déja imposant ( diamètre d'à peu près 4-5 cm sur 10 de long)après ses 4 années de culture en récipient de 30cm de large sur 35 de profondeur.
J'ai adopté une politique de sélection pseudo naturelle dans ma serre depuis un accident de chauffage en plein hiver 2001 qui me fit périr 3/4 de ma collection de PC mais aussi de superbes succulentes par les t° de
-10° dans l'air.
Cependant cette catastrophe ma épargné quelques spécimens qui aujourdhui sont magnifiques.
Certains de mes cactus semblent "crestés" (sorte de Cultivar en jargon cactophile) et se déforment de façon intéressante depuis ce gel intense.
As tu été voir ma page msn groupes dont le lien est sur mon 1er message ? La sarracénia flava sur les photos est celle qui fut "gelée"

@ +

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Téquila
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Message par Téquila »

il me semble quand meme qu'une majorité ici cultivent leur dionées en extérieur l'hiver ou au moins dans des conditions de repos...

grims
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Message par grims »

Vos remarques sont pertinentes et mérites d'être méditées.

Il est vrai que j'ai pu remarquer que beaucoups de passionés avaient teandance à surprotèger leur plantes et à les mètre dans des conditions trop contrôlées (chauffage, humidité ...). La nature n'est pas comme ça et, sans en avoir la preuve, il me semble que des écarts dans le conditions de culture sont bénéfique pour nos plantes.

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Boris
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Message par Boris »

Bonjour et bienvenu,

comme le dit Tequila, les plantes que tu cites ont besoin de passer l'hiver au frais.

Comme tous les ans, sarracenias, dionées, droseras tempérées, cephalotus ont passé l'hiver dehors. Cette année de nombreuses fois elles ont supporté entre -3 et -5 pendant plusieurs jours (substrat gelé) et parfois des pointes à -9… donc personellement je ne les surprotège pas comme beaucoup sur le forum je pense.
@ +

Boris

mij
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Message par mij »

Bonjour.
On peut lire souvent que les plantes carnivores sont des plantes fragiles... Il s'agit d'une pensée de l'époque (pas si lointaine) où la culture de ses plantes n'étaient pas comprise... Les Pinguicula calcicole n'ont aucune chance sur un terrain tourbeux acide et lourd, de là à dire qu'elles sont fragiles... non, mais faut-il donner de bonnes conditions de départ (cf les propos d'Eric Partrat). "Plantes carnivores" évoque souvent "plantes tropicales et fragiles" chez les néophytes...
Il suffit d'entendre l'expérience des cultivateurs ayant une tourbière en extérieur pour s'apercevoir que bon nombre d'espèces sont susceptible de subir des températures plus extrèmes que celles marqués dans les livres spécialisés. Visitez le Jardin carnivores de Jean Jacques Labat dans le Gers pour se donner une idée qu'il cultive des espèces en extérieur tout le long de l'année et sans soucis. Et ceux qui ont oublié de rentrer un pot un soir de gel et qui se sont aperçu que la plante finalement avait ressurgi au printemps...
A propos de Dionée, il s'agit bien d'une plante difficile à faire crever. Je ne reviendrai pas sur ses conditions de cultures "idéales" (proches de celles de son biotope originel) mais on peut aussi la cultiver au chaud en sachant que la plante en devient alors plus fragile. On peut aussi se demander s'il est licite de cultiver une plante dans les mêmes conditions de substrat (ou autre) que celles du biotope originel (sol latéritique pour certains Droséra d'Australie par exemple)... La réponse n'est pas aussi affirmative comme on pourrait l'imaginer.
A propos d'évolution (Darwin), cela prend beaucoup de temps et probablement pas quelques centaines d'années. C'est pas demain qu'il y aura de la Dionée tropicale. Dommage. -)))
jean rémi.

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Didier
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Message par Didier »

AbsoluteDionaea a écrit :Il me semble évident pour ma part que les paramètres de culture que nous leur offrons (température, hygrométrie, ensoleillement...) sont des facteurs auquels la plante s'adapte et transmet le résultat de son adaptation à sa descendance.

Bonjour AbsoluteDionaea, bonjour à tous
Il me semble que ce que tu décris pourrait s'appeler "transmission des caractères acquis".
Cette théorie n'a pas survécu à la vague de la génétique et du darwinisme.
Ce qui se transmet à la descendance le fait par les graines et ne consiste pas en des caractères acquis (au cours de son développement ou de ses conditions de culture) mais en une partie des caractères propres de la plante mère, caractères hérité de ses parents (ou transmis par ses parents).
Si ces caractères là sont favorables, la plante fera plus de graines que les autres, graines qui contiendront les caractères favorables. Ces caractères seront de même transmis à la descendance.
Comme il y a une certaine variation entres les différentes filles, les plus adaptées au milieu se développeront mieux et favoriseront les caractères leur conférant cette supériorité en les transmettant à plus de graines que les concurrentes.

PS : si j'ai raté quelque chose, merci de me rectifier.

Cordialement.
Didier

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lophophora
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Message par lophophora »

Effectivement je vois beaucoup de remarques pertinentes de votre part à tous et je remarque également que je ne suis pas seul à apprécier la rigueur "contrôlée".
Je voulais juste ajouter qu'en belgique dans la région ou je suis, les hivers sont un peu plus rudes qu'en région parisienne, et plus encore par rapport au sud de la france.
Je pense que beaucoup d'entre vous cultivez entre ces régions, ici meme un hiver "naturalisé" doit être absolument contrôlé.
De plus, dans mon beau pays (lol mais je l'aime quand meme), il pleut très souvent alors le taux de l'hygrométrie couplé aux froidures sévères nécessite un oeil attentif même pour cette culture "à la dure"

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