kisscool-38 a écrit :Ferréol a écrit :Parce que son rotundifolia "evergrow" ne forme pas d'hibernalce si on le cultive comme une tropicale a longueur d'année mais si on le soumet au froid et a une réduction de la photopériode, il forme un hibernacle.
Il a été publié sous le nom de "Charles Darwin"
Je n'étais pas au courant qu'il formait un hibernacle, je croyais le contraire.
ouaip, a y reréfléchir, je n'en suis effectivement plus si sûr, je croyais avoir lu l'info quelque part mais en la recherchant, je ne la retrouve pas...
kisscool-38 a écrit :Ferréol a écrit :C'est en effet la théorie mais il peut arriver que deux population de la même espèce trop éloignées ne soit plus interfécondes alors qu'elles reste fécondes chacune de leur coté avec une troisième population.
Des fois même il peut y avoir une continuum de plantes interfécondes avec une incompatibilité entre les plantes les plus éloignées.
Elles appartiennent toutefois toujours à la même espèce et ne forment pas des taxons différents.
C'est la définition même des variétés et la théorie de la speciation par divergence, on est bien d'accord. Mais là, on parle d'un isolat, c'est un peu différent.
En effet mais ne connaissant pas l'origine de cet isolat (il est tout autant possible qu'il vienne de population asiatiques que de pop américaines), il peut y avoir pas mal de cas possibles.
kisscool-38 a écrit :Ferréol a écrit :Un peu dans le même esprit, on a toujours le souci avec Drosera x beleziana hybride régulièrement observé en Amérique du Nord alors qu'en Europe, ou ses deux parents sont présent, son existence est très débattue (une seule observation, non revue depuis plus d'un siècle malgré de nombreuses recherches dans la région d'observation et dans d'autres régions ou ses deux parents sont présents)...
Ouai, c'est très bizarre ça, ça m'a toujours intrigué. Mais certains taxons restent relativement bien cachés pendant des années du fait qu'on arrive pas forcément à bien les distinguer. Certains botanistes du coin (pro j'entends) font appel à moi pour différencier les
Drosera intermedia des
Drosera x
obovata par exemple, pour nous ça paraît simple, pour eux ça l'est moins. Et je parle même pas des Utricularia
Personellement, je suis plus adepte de la théorie suivante:
La plante a été décrite à partir d'un intermedia un peu foireux, cette hybridation n'est pas possible en Europe. Intermedia étant connu de longue date et régulièrement enregistré dans l'ancien département de la Seine-et-Oise (plus précisément dans l'aire de l'actuel département des Yvelines) où x beleziana à été décrit.
Cette hybridation est possible en Amérique ou la distance génétique entre les rotundifolia et les intermedia est moindre et a été "re-"découverte là bas.
Pour quelle raison cette hybridation est encore possible en Amérique et pas en Europe? C'est difficile de répondre mais l'histoire sur les derniers millions d'années peut apporter une possibilité de réponse:
Au cours des dernières glaciations, en Amérique, les plantes ont pu migrer du Nord au Sud (en périodes glaciaires) et du Sud au Nord (durant les interglaciaires) sans obstacles et sans trop subir de sélection ni de dérive génétique. Elles ne se sont donc pas trop éloignées l'une de l'autre.
En Europe et en Asie, ce n'est pas du tout la même, les principales chaines de montagnes forment une barrière sur un axe Est-Ouest quasi continue, empêchant les migrations selon un axe Nord-Sud. Durant ces périodes, les populations survivantes qui donneront nos populations européennes actuelles de rotundifolia et d'intermedia ont probablement été soumises à dures épreuves, très isolées les unes des autres, probablement plus restreintes aussi, les forces de la sélection naturelle ont probablement été plus importantes chez nous que là bas et plus fait s'éloigner génétiquement ces deux espèces chez nous que là-bas, causant une impossibilité d'hybridation chez nous.
En tout cas cette théorie des migrations possibles en Amérique et impossibles en Europe explique pourquoi il n'y a plus de sequoias en Europe alors qu'il y en a toujours en Amérique, sachant qu'avant les dernières glaciations, le genre sequoia était présent dans tout l'hémisphère nord.