Sarracenia purpurea => Pas de phyllode ?

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Rossolis-
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Message par Rossolis- »

En effet je me suis gourré....
Je parlais de leucophylla dêpuis de début :oops:

-Nathan-



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Mad
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Message par Mad »

Pour ma part, je n'ai jamais observé de phyllodes sur mes S. purpurea ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas capable d'en faire, on est d'accord.

Il est vrai aussi que ce qu'on nomme phyllode n'est en réalité qu'une feuille sans pièges en fin de compte.

Par contre, oreophila vient du grec oreos = montagne et pas ombre si je ne m'abuse (mais mon grec est très mauvais), et sa production caractéristique de phyllodes est a priori une adaptation à l'assèchement de son habitat en été et non un manque de lumière (selon D. Schnell) d'autant plus qu'il préfère les endroit dégagés avec peu de compétition.
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Jean-Philippe ROSELLO
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Cladophylles

Message par Jean-Philippe ROSELLO »

Mad a écrit :Ces cônes sont des cladophylles.
Peux-tu développer un peu car je n'ai pas ce terme dans ma doc et il n'y a quasi rien sur le Web, à part un jeune qui a publié un dictionnaire de bio qui apparait rempli d'erreurs ! Il écrit "cladophyle" (avec un seul "l") ce qui est déjà forcément une faute, dit que c'est synonyme de "phylloclade" et "cladode". Ces termes désignent des rameaux aplatis et chlorophylliens et qui jouent le rôle de feuilles, ce qui ne correspond pas à ces feuilles atrophiées des Sarracenia. Comme il n'a pas encore fait assez d'erreurs dans le même article, il donne comme exemple le fragon (OK) et... Nepenthes sp ! Voilà maintenant que la feuille de Nepenthes serait un rameau, on aura tout vu... L'histoire ne dit pas s'il a eu ses examens ni combien ne les ont pas eu grâce à ses services... (source : http://books.google.fr/books?id=egTUUix ... kVyg&hl=fr)

Reste que j'aimerais bien pouvoir nommer ses feuilles spéciales, dont je ne me suis jamais soucié. Finalement c'est la même chose que les feuilles qui recouvrent les bourgeons des arbres, etc. et on doit pouvoir appeler ça tout simplement des écailles, même si elles ont une sorte d'éperon - pas toujours d'ailleurs.
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Mad
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Message par Mad »

J'ai repris ce terme de D. Schnell, mais c'est vrai que comme le terme phyllode il y a un soucis !
Rien à voir avec cladode en fait...

Structurellement parlant c'est une feuille non carnivore qui reste en forme de pointe et ne se développe pas. Je les soupsonne de jouer un rôle de protection de la hampe florale qui se développe en dessous avant de s'élancer à l'air libre. Ecaille serait pas trop mal.

Je vais vérifer dans ma doc papier ce soir, mais je sens bien que je vais devoir changer ma terminologie.
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Vince81
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Message par Vince81 »

EN cours de BV, cette année, le terme cladophylle est apparu pour désigner les feuilles qui forment des écailles autour des bourgeons pour les protéger, pour protéger le point de croissance :wink:.
COmme on le voit donc pour nos sarracenias en hiver!!

:wink:
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Jean-Philippe ROSELLO
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Petit complément

Message par Jean-Philippe ROSELLO »

vernon a écrit :les gènes qui codent pour des caractères différents (la forme et la couleur par exemple) sont liés entre eux certaines fois , alors plusieurs caractères se transmettent en même temps lors de la fécondation.
Déjà, les gènes qui sont sur un même chromosome vont être transmis en même temps, sauf s'il y a crossing-over, auquel cas les chromosomes appariés vont échanger un même morceau et les gènes qui étaient ensembles seront dissociés. Évidemment, il s'agit ici d'échange d'allèles (variantes de gènes donnés) et non des gènes eux-mêmes en tant que "fonction" : pour parler plus simplement, les gènes qui codent pour la couleur des pétales peuvent être échangés en tant qu'allèles, c'est-à-dire seulement contre les allèles des gènes équivalents, qui codent éventuellement pour une autre couleur ; on a toujours ces mêmes gènes qui codent pour la même chose mais de manière différente, en l'occurrence en donnant une couleur différente. (C'est beaucoup plus compliqué à dire qu'à comprendre...)
vernon a écrit : ne parlons pas des gènes sauteurs.
et puis, le l'ADN, y'en a aussi dans les mitochondries.
Et surtout dans les chloroplastes ! Certaines plantes ont des feuilles panachées simplement parce que les chloroplastes sont différents, ce qui veut dire que le caractère sera transmis seulement par la plante qui porte les chloroplastes, donc la graine, à savoir le plant femelle. On parle d'hérédité extra-chromosomique que l'on qualifie même de non-mendélienne puisque les lois de Mendel ne seront pas suivies. Cela veut dire que, a priori, si on veut croiser une forme jaune de la Dionée en conservant cette couleur il faudra que ce soit le porteur des graines qui a cette couleur. J'ai supposé que cette couleur était liée à la chlorophylle et le facteur porté par l'ADN du chloroplaste mais en pratique cela peut être plus compliqué, le chloroplaste n'est pas complètement autonome.
vernon a écrit : ce qui nous amène à dire: que seul celui qui fait les croisements sait ce qu'il a.
Et encore... ;-))
vernon a écrit : maman Sarra et papa Cenia donneront des enfants tous différents alors?
JP, j'ai un doute.
Tout comme les frères ou les sœurs chez les humains ! Il ne faut pas oublier que nos plantes sont hétérozygotes : les gènes ne sont pas tous identiques deux à deux - à supposer que les Sarracenia soient diploïdes parce que s'ils sont tétraploïdes c'est bien pire. Si nos plantes étaient homozygotes, il n'y aurait jamais de problème à pratiquer l'autofécondation et en plus on conserverait exactement les mêmes caractères : forcément les allèles sont identiques sur tous les chromosomes de la même paire et, en plus, aucun caractère récessif ne peut être caché.
En pratique il y a beaucoup de caractères qui nous échappent chez les végétaux et pas dans un visage humain par exemple ce qui fait que nous voyons pas autant de différences... Si tu as fait des semis tu as dû remarquer des nuances entre les plants (par exemple le rhizome peut se diviser d'avantage pour l'un que pour l'autre) mais bien sûr moins qu'avec un autre croisement, c'est normal. Certains caractères se manifestent plus tard, en plus...
Pour revenir à l'origine du thème, tous les S x catesbaei sont des croisements S. flava x S. purpurea mais il y a un nombre "infini" de variantes dans la mesure où il y a un nombre infini de variations rien que chez S. flava mais S. purpurea n'est pas mal non plus. Par exemple, [(S. flava rugelii x S. flava ornata) x (S. purpurea type x S. purpurea venosa var. burkei)]... c'est encore S. catesbaei !
En jardinerie on trouve seulement le plus basique multiplié in vitro (c'est très exactement la notion de clone) et tous les plants ont grandi dans les mêmes conditions donc sont identiques.
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Jean-Philippe ROSELLO
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Message par Jean-Philippe ROSELLO »

Mad a écrit :[...]
Par contre, oreophila vient du grec oreos = montagne et pas ombre si je ne m'abuse (mais mon grec est très mauvais),
Exact, et je me demande bien d'où je sors ça... J'ai lu ce truc il y a des années et je n'avais jamais fait le rapprochement avec cette racine. C'est vrai aussi que les plantes de montagne c'est souvent "montana"...
(L'ombre, en grec c'est "scia-" et en latin "ombra")
Mad a écrit : et sa production caractéristique de phyllodes est a priori une adaptation à l'assèchement de son habitat en été et non un manque de lumière (selon D. Schnell) d'autant plus qu'il préfère les endroit dégagés avec peu de compétition.
L'information est intéressante mais l'explication par l'assèchement de l'habitat en été me semble manquer un peu d'arguments, il faudrait voir la phrase exacte : je ne connais pas d'autres exemples d'une telle modification liée à ce problème et pourtant les adaptations à la sècheresse ne manquent pas... . Je ne pense pas que cela change grand chose, d'autant que les urnes récupèrent pas mal d'eau de pluie et que si le milieu s'assèche en été c'est aussi la saison des averses... En revanche, s'il préfère les endroits dégagés avec peu de compétition c'est justement qu'il est sensible au problème du manque de lumière, raison de plus pour améliorer l'exposition ;-). Ces "phyllodes" apparaissent sur la fin de l'été quand la plante s'est bien gavée d'insectes aussi le besoin (facteur limitant) n'est plus les nutriments mais la lumière et elles restent jusqu'au printemps prochain minimum, souvent beaucoup plus. Je suis sûr, même, que certaines durent bien plus d'un an si ce n'est pas deux. Je pense même qu'il y a un truc à creuser de ce coté là : ces feuilles sont largement plus persistantes que les urnes, mais celles-ci meurent à cause de la putréfaction des proies, pas spécialement de sècheresse... En plus, tu remarqueras que S. flava fait autant de "phyllodes" (cela dépend un peu des formes) elles sont juste relevées et non couchées sur le coté - c'est même ce qui permet de les distinguer chez les plantes juvéniles.
On peut aussi raisonner à l'envers, considérer qu'une plante vit normalement par l'énergie de la lumière et les nutriments du sol et que S. oreophila ne fait de pièges que lorsqu'il en a vraiment besoin et qu'il y a aussi des insectes donc au printemps/début d'été : avec cette approche on a plus besoin d'invoquer la sècheresse ;-).
Mais c'est vrai que c'est la plus résistante sur ce plan : après tout, si les deux explications sont plausibles et qu'elles ne s'excluent pas, il y a bien des chances pour qu'elles s'ajoutent et renforcent leurs effets!
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Mad
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Message par Mad »

La différence principale pour moi entre S. flava et S. oreophila, c'est que ce dernier fait ses urnes en plein milieu de l'été.
C'est à cette période que les pluies dans son habitat de montage se font rares. La plante entre en fait plus tôt que tous les autres au repos en quelque sorte. Les phyllodes ne seraient pas une expression de l'assèchement du milieu (qui est réel) mais plutôt de l'entrée précoce dans sa période de repos qui elle est précipitée par le manque de précipitations...
Après c'est vrai que la forme les distingue, mais je ne sais pas quel avantage/désavantage il peut y avoir dans une forme ou l'autre.

A noter qu'en culture les phyllodes apparaissent même sans manque d'eau et que le critère déclencheur pour la plante serait plutôt la photo-période (la décroissance après l'été).
Je pense que S. oreophila a développé plusieurs mécanisme de résistance.

Je ne sais pas si c'est un critère "archaïque" comme il pousse (seul) dans la zone d'origine du genre, ou bien une simple adaptation à son rude environnement. Mais S. rubra ssp. jonessi n'a rien de tel, et la variété montana de S. purpurea ssp. venosa a développé quant à elle une allure trapue.

Sinon globalement, toutes les espèces de Sarracenia aiment la lumière et évitent la concurrence. Ils finissent pas perdre la bataille lorsque les herbes et surtout les arbres s'installent. D'où le rôle des incendies qui gardent la place nette aussi :)

PS : j'ai trouvé une phyllode de la saison passée sur mon S. rosea :lol:
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Parthenocissus
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Re: Sarracenia purpurea => Pas de phyllode ?

Message par Parthenocissus »

Salut à tous.

Petite question pour savoir si toutes les Sarracenia présentent des phyllodes en hiver? Possédant une Sarracenia leucophylla f.rouge je peux donc constater que sa croissance est totalement arrêté depuis environ début novembre et aucune phyllodes n'apparaît, est ce normal?

Ah oui et j'ai coupé tout les pièges en ayant constater que deux des pièges commençaient à pourrir à cause des proies donc n'ayant pas envie que cela se passe de la même façon pour les autres, par précaution.

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Vince81
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Re: Sarracenia purpurea => Pas de phyllode ?

Message par Vince81 »

S. flava fait des phyllodes allongés, et S. oreophila des phyllodes semi-érigés :wink:.

Les autres n'en font pas généralement.
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