De retour au Bokor: N. bokorensis in situ
Posté : 20 août 2009 8:39
Hello,
Cela fait donc deux ans que j'ai observé pour la première fois Nepenthes bokorensis sur le Phnom Bokor. Puisque j'étais au Cambodge ces dernières semaines, je ne pouvais manquer l'occasion de retourner admirer cette espèce in situ. Elle tient une place particulière dans mon coeur comme vous pouvez l'imaginer.
J'étais assez soucieux de savoir comment survivaient les populations de cette espèce. Quelques mois après ma première visite, une société bien connue dans cette partie du monde, Sokimex, a commencé d'importants travaux sur la colline et ce malgré que le mont Bokor soit partie intégrante d'un... parc national (le Bokor National park ou Preah Monivong NP). Le gouvernement a loué toute la colline à Sokimex pour 99 ans et cette société prévoit de construire un vaste complexe touristique incluant hôtels, casino, restaurants, golfs, piste d'aterrisage pour hélicoptères... La première étape étant la construction d'une large route menant au sommet du plateau - la colline du Bokor est en fait un plateau.
La plupart des plants de N. bokorensis que j'ai pu observer en 2007 poussaient près du bord de la route. "Route" n'est pas un mot approprié puisqu'il s'agissait plus d'un sentier forestier un peu large qui permettait aux voitures de passer une à la fois... Les bulldozers ont saccagé beaucoup de choses et ont "dépecé" des plantes, des animaux, des arbres...
Je peux difficilement imaginer ce qui a été perdu. Le Phnom Bokor n'a pratiquement pas été prospecté par des botansites et autres biologistes et il y a , sans aucun doute, de nombreuses espèces à découvrir et à décrire...
Je dirais que 80% des plantes que j'ai vues en 2007 ont été rasées.
Par chance ou par ironie, j'ai retrouvé les toutes premières plantes de N. bokorensis que j'avais découvertes il y a deux ans. Elles sont plus belles que jamais. Elles poussent dans un terrain qui n'a pas été affecté par les travaux... pour l'instant.
Je suis allé visiter le sommet du plateau qui est souvent nimbé par d'épais nuages. Sur le chemin, j'ai pu constater que les populations de Drosera peltata que j'avais observées il y a deux ans ont disparu, elles aussi...
J'ai trouvé quatre espèces d'utriculaires au sommet du Bokor (ce sera le sujet d'un autre post) et j'ai eu la chance d'entrevoir l'avenir radieux qui attends ce lieu ;-( :
François.
Cela fait donc deux ans que j'ai observé pour la première fois Nepenthes bokorensis sur le Phnom Bokor. Puisque j'étais au Cambodge ces dernières semaines, je ne pouvais manquer l'occasion de retourner admirer cette espèce in situ. Elle tient une place particulière dans mon coeur comme vous pouvez l'imaginer.
J'étais assez soucieux de savoir comment survivaient les populations de cette espèce. Quelques mois après ma première visite, une société bien connue dans cette partie du monde, Sokimex, a commencé d'importants travaux sur la colline et ce malgré que le mont Bokor soit partie intégrante d'un... parc national (le Bokor National park ou Preah Monivong NP). Le gouvernement a loué toute la colline à Sokimex pour 99 ans et cette société prévoit de construire un vaste complexe touristique incluant hôtels, casino, restaurants, golfs, piste d'aterrisage pour hélicoptères... La première étape étant la construction d'une large route menant au sommet du plateau - la colline du Bokor est en fait un plateau.
La plupart des plants de N. bokorensis que j'ai pu observer en 2007 poussaient près du bord de la route. "Route" n'est pas un mot approprié puisqu'il s'agissait plus d'un sentier forestier un peu large qui permettait aux voitures de passer une à la fois... Les bulldozers ont saccagé beaucoup de choses et ont "dépecé" des plantes, des animaux, des arbres...
Je peux difficilement imaginer ce qui a été perdu. Le Phnom Bokor n'a pratiquement pas été prospecté par des botansites et autres biologistes et il y a , sans aucun doute, de nombreuses espèces à découvrir et à décrire...
Je dirais que 80% des plantes que j'ai vues en 2007 ont été rasées.
Par chance ou par ironie, j'ai retrouvé les toutes premières plantes de N. bokorensis que j'avais découvertes il y a deux ans. Elles sont plus belles que jamais. Elles poussent dans un terrain qui n'a pas été affecté par les travaux... pour l'instant.
Je suis allé visiter le sommet du plateau qui est souvent nimbé par d'épais nuages. Sur le chemin, j'ai pu constater que les populations de Drosera peltata que j'avais observées il y a deux ans ont disparu, elles aussi...
J'ai trouvé quatre espèces d'utriculaires au sommet du Bokor (ce sera le sujet d'un autre post) et j'ai eu la chance d'entrevoir l'avenir radieux qui attends ce lieu ;-( :
François.