Aldrovanda en Suisse

Vous pouvez déposer ici vos reportages sur le terrain (tourbières, etc.), ainsi que vos questions sur la flore locale et la protection des biotopes hébergeant les plantes carnivores (législation, arrêtés, CITES...)
Mauha
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Message par Mauha »

J'ajouterai que les utriculaires étaient, elles, en fleurs sur les deux sites... bien qu'on ne les voie pas sur ces photos là.

Je repasserai peut-être dans les environs en septembre ou octobre. On verra comment ces populations auront évolué d'ici là.

Pour ceux qui connaissent, ces sites m'ont un peu rappelé la végétation de l'étang du Grand Lemps...
...comparaison évidemment approximative, ces deux sites suisses étant bien plus petits, et probablement différents du point de vue géologique. Mais c'est une impression que me laisse la visite.


http://www.rossolis.org/visites/visindex1.html

\"On ne dépasse jamais le stade du pétrole. Pas tant qu'il y en a encore dans le sous-sol\" (D. Simmons)
Chiche ?!!!!!

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kisscool-38
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Message par kisscool-38 »

leopoldes lionel a écrit :Concernant les analyses physico-chimiques, je n'ai pas de laboratoire ambulant avec moi ou dans ma cave.
Des bandelettes test pour l'analyse de l'eau des aquarium suffisent amplement, pas besoin d'un attirail de labo.

leopoldes lionel
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Message par leopoldes lionel »

kisscool-38 a écrit :
Des bandelettes test pour l'analyse de l'eau des aquarium suffisent amplement, pas besoin d'un attirail de labo.

Les berges du premier étang étaient constituées d'un substrat organique flottant assimilable à de la tourbe et vraissemblablement issu de la décomposition partielle des roseaux et différentes herbes du site (absence de sphaigne). Le pH de l'eau devait donc être certainement <7.

Concernant la dureté de l'eau, vue la géologie des lieux, elle devait être faible.

Voici ce que l'on trouve dans la littérature sur ces milieux:

Elle est répandue dans des
eaux stagnantes, oligotrophes et pauvres en
calcaire, non polluées, chaudes en été (25-
30°C), dans des fossés peu profonds, des petits
lacs ou des cuvettes sur sols boueux ou
marécageux à basse altitude.


Concernant les tests pour aquarium, si je suis obligé d'employer les tests suivants:

Sels de tests:
Tests Ammoniaque (NH3)
Tests Calcium (Ca)
Tests CO2
Tests Cuivre (Cu)
Tests dureté carbonnatée (KH)
Tests dureté totale (GH)
Tests Fer (Fe)
Tests Magnesium (Mg)
Tests Nitrates (NO3)
Tests Nitrites (NO2)
Tests PH
Tests Phosphates (PO4)
Tests Silicates


je me promène déjà avec un "laboratoire ambulant"...

Désolé, je n'éleve pas de poissons mais peut être pourras tu aller faire les tests dont tu parles.

A+

Lionel
Modifié en dernier par leopoldes lionel le 10 août 2010 22:17, modifié 1 fois.
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jfchristians
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Message par jfchristians »

Bonjour Lionel,

Aldrovanda se porte effectivement très bien dans ses deux stations suisses. Lors de mes visites à différentes périodes de l'été, je n'ai jamais pu y observer de plantes en fleurs. Pour les utriculaires, il y a effectivement U.australis présente en petite quantité et, dans une moindre mesure, U.bremii (seulement sur le biotope des dernières photos).

Sur ce second biotope, il y a quand même une tourbière attenante aux étangs, elle est en partie boisée (bouleaux) et colonisée au sol par des sphaignes.
Jean-François Christians

leopoldes lionel
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Message par leopoldes lionel »

jfchristians a écrit :
Sur ce second biotope, il y a quand même une tourbière attenante aux étangs, elle est en partie boisée (bouleaux) et colonisée au sol par des sphaignes.
Bonjour jfchristians,

oui effectivement c'est ce que l'on a cru voir sur les images satélites et dans la littérature mais nous ne nous sommes pas rendus sur la tourbière. Il parraît que des Drosera rotundifolia poussent dans cette zone.

Les roseaux de plus de 2 m de hauteur, aux feuilles tranchantes, nous ont découragé de nous aventurer d'avantage sur le site. Nous ne nous étions pas préparé pour ce type de biotope et étions donc mal équipés.

Vu les cartes, il y a de très nombreux marais semblables dans le secteur. Nous n'en avons exploré qu'un troisième, par manque de temps et sans succès. Il y a peut être d'autres sites à aldrovanda, dans la région, vu la proximité des marais les uns des autres et les possibles disséminations par les oiseaux.

Ce qui est assez étonnant est que ces deux sites à aldrovanda sont ceinturés par des champs de maïs, différentes cultures et pour le second d'habitations également.

Ce qui serait intéressant de mesurer est l'impact des baigneurs sur le milieu et nos chères plantes: charge en azote (urine) et en crème solaire.

Ce dernier produit est responsable du blanchiment coralien sur certains spots de plongées dans le monde (pour en savoir plus). Par ailleurs, selon des études récentes, certains filtres miment des hormones et sont sources de problèmes pour les poissons (pour en savoir plus).
Les nanosparticules que contiennent les crèmes solaires causent également des problèmes de toxicité pour les poissons (pour en savoir plus).

Concernant l'urine, j'ai pu observer le changement de qualité de l'eau d'un étang de plaine en Alsace où je vais me baigner depuis plus de 20 ans. A l'époque l'eau était très propre et au fil des ans, le site s'est transformé en cloaque avec une forte multiplication alguale et un envasement rapide. Les déjections humaines, crées par le flux massif de baigneurs estivant sur ce site, ont du contribuer à ce phénomène voir le créer. Les berges étant abruptes sur l'essentiel du pourtour, aucune zone épuratrice à roseaux n'a pu s'installer.

Dans le cas de ce site à aldrovanda, la situation est différente et la zone épuratrice est importante, donc logiquement, il ne devrait pas y avoir les mêmes problèmes...

Bref il y a matière à réflexion sur nos impacts sur l'environnement même dans le cadre de comportements à priori anodins et sans conséquence.

A+

Lionel
Modifié en dernier par leopoldes lionel le 10 août 2010 17:45, modifié 1 fois.
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jfchristians
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Message par jfchristians »

Oui, effectivement, les bords du marais sont colonisés par la marisque (Cladium mariscus), extrêment coupante! Ce qui est d'autant plus désagréable quand on visite le marais par temps chaud! (transpiration sur les coupures...)

Je n'ai pu y observer de Drosera, malgré Des recherches attentives, il doivent probablement êtres très localisés.

Les deux stations sont peu connues des botanistes et naturalistes, et je ne sais pas si un suivi est réalisé, bien que les deux biotopes ont été inventoriés par les fiches suisses pour la conservation des espèces.
Dans le cas du marais adjacent aux zones de baignades, il y a quand même une large ceinture de végétation qui fait office de "zone tampon".
Mais est-ce suffisant.....?
Jean-François Christians

leopoldes lionel
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Message par leopoldes lionel »

jfchristians a écrit :Oui, effectivement, les bords du marais sont colonisés par la marisque (Cladium mariscus),
Merci pour la traduction en latin de mon appélation simpliste "roseau".
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jfchristians
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Message par jfchristians »

:-) Pas de souci, ce n'est pas une plante fréquente dans le Nord-Est! (Elle a disparu d'Alsace)
Jean-François Christians

leopoldes lionel
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Message par leopoldes lionel »

jfchristians a écrit :Mais est-ce suffisant.....?
Ta question me fait songer à autre chose. Cet après-midi, après avoir copieusement déjeuner en montagne , je suis passé voir la tourbière de pente de Fellering.

J'ai découvert ce petit site à la fin des années 90 sur les informations fragmentaires d'un résidant du village. Le site était partiellement boisé, couvert en amont d'eau et bordé par un ruisseau, qui s'écoulait lentement. Les Drosera rotundifolia étaient abondants, on en trouvait des massifs impressionnants sur les blocs de granite affleurant, au pied d'une falaise et en de très nombreux endroits du site.

En 2002, les abords de la tourbière ont été déboisés et les arbres, qui y poussaient abattus. En 2003, la canicule a amplifié de déssèchement du site entammé par le déboisement et les plantes, qui poussaient sur les paroies rocheuses de la falaise ainsi que la petite station située au sommet de la falaise avaient presque toutes disparues. Quelques pieds subsitaient au pied de la falaise.

Cet après-midi, j'ai découvert un site quasiment vierge de drosera, j'ai pu y dénombrer 10 pieds dont 1 fleuri, là où l'on en trouvait des centaines avant. La sphaigne a également disparue en masse. Il ne subsiste plus que quelques tâches jaunâtres de sphagnum.

Le terrain, qui a toujours fait parti d'un site d'élevage extensif montagnard, a-t-il été drainé d'avantage par le paysan local ou la source, qui l'alimentait s'est-elle tarie?

Je n'ai pas trouvé le site particulièrement sec, bien au contraire. Mais compte tenu des précipitations qu'il y a eu ses dernières semaines, il est possible qu'après une période de sècheresse relative, la zone ait été remise en eau. Il est possible également que le site ait connu des épisodes de sècheresse importants ces dernières années.
Une troisième hypothèse est possible, la présence du bétail qui piétinne et défèque sur la zone. Le bétail creuse des trous de quelques centimètres dans le sol ce qui n'est pas une mauvaise chose en sois, pour les droseras qui peuvent souffrir de la concurrence des herbes, mais les fécès eux "brûlent" les plantes.

Mais bon ce site à toujours connu l'élevage et les bouses étaient présentes en petit nombre.

C'est assez déroutant de voir un site décliner de la sorte en si peu de temps, 10 ans à peine.

A+

Lionel
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jfchristians
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Message par jfchristians »

Nous avons une vision surtout sur du court terme.
La variation de plantes dans une station (par exemple suite à une perturbation du milieu) peut augmenter ou diminuer une population de plantes. Mais si l'on regarde sur du long terme, peut-être que le milieu a toujours subit des perturbations, et que les plantes s'y maintiennent avec des variations d'effectifs (parfois spectaculaires!) sur les années.

Des observations semblables ont été effectuées sur d'autres plantes, par exemple les orchidées.
Jean-François Christians

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