Utricularia adpressa - Guyane française

Vous pouvez déposer ici vos reportages sur le terrain (tourbières, etc.), ainsi que vos questions sur la flore locale et la protection des biotopes hébergeant les plantes carnivores (législation, arrêtés, CITES...)
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le grand lapin
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Utricularia adpressa - Guyane française

Message par le grand lapin »

Utricularia adpressa - Savane Marivat - Macouria - Guyane française


Le genre Utricularia est très représenté en Guyane, pays qui malgré une assez petite superficie (comparé à un pays tel que le Brésil, par exemple) en héberge 20 espèces.
On trouve parfois quelques espèces regroupées en populations assez denses, voire en « hotspot de la diversité » comme je me permet d’appeler ces endroits.
La savane Marivat est l’un de ces hospot. On y trouve des utriculaires, et des Drosera.

Voici un reportage sur l’une d’entre-elles : Utricularia adpressa.

Cette utriculaire est jaune, comme la très grande majorité des plantes guyanaises.
La hampe florale est rouge, courte, assez épaisse et ronde ; elle mesure une petite vingtaine de cm de haut et se dresse entre les herbes plus hautes qui recouvrent le sol des parties les plus sèches de la savane.
Là, le sable affleure le sol, peu d’algues se sont développées sur le substrat durant la période la plus humide…il n’y a presque pas d’apport de débris végétaux dans cette zone de la savane, située en partie haute.
Le biotope est très dégagé, comme toutes nos savanes : pas d’arbres pour apporter de l’ombre.

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Voici quelques images des plantes poussant en groupe. On peut observer une colonie en parfait état de santé, et dénombrer un grand nombre d’individus, tellement il y a de place !
Voir autant de plantes sauvages est réellement un très grand plaisir. Les observer de plus près permet de s’émerveiller encore un peu plus, mais savoir ce que nous savons apporte une dimension supplémentaire à l’intérêt à porter à ces plantes : comment vivent elles ? quelle est la taille des proies ? à quelle profondeur sont les pièges ?.....

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Les plantes poussent dans de bonnes conditions : ici, pas trop de perturbations, le sol n’est pas en phase de drainage « par les humains », la nature est intacte.
D’une façon générale, les savanes guyanaises ne sont pas très utilisées. Lorsqu’elles le sont, elles servent de pâturage aux boeufs et aux chevaux. Dans ce cas, elles auront été drainées, et selon l’endroit où elles se situent et l’équipement en canaux de la zone, ces savanes peuvent se retrouver totalement asséchées.
Le sol ayant la propriété de ne pas retenir l’eau une fois gorgé d’eau, comme tous les sols, ces pâturages se transforment en champs de boue lorsque les animaux s’y aventurent lors de la saison des pluies, obligeant les éleveurs à pratiquer un roulement quand à l’occupation des terres, le temps que les herbes repoussent…dans la nature, les savanes restent intactes, les herbes retiennent le sol et aucun dégât n’est commis.
Les savanes ne sont pas parcourues, seuls quelques très rares chasseurs s’y aventurent : en effet, les proies potentiellement intéressantes pour un chasseur y sont rares, et la savane est le royaume des serpents, très redoutés ici …les savanes n’hébergent pas non plus beaucoup de fleurs, et très peu d’insectes la fréquentent…

Les fleurs de cette utriculaire ont un lobe inférieur très grand ici. En effet, ces plantes peuvent, selon le Taylor, être grandes ou petites, et présenter des variations de ton.
La hampe florale est courte, elle semble robuste malgré sa relative minceur. Elle est rouge, un rouge lumineux, presque la couleur d’un vin, vu au soleil…aucune plante ne portait de capsules de fruits, et je n’en ai pas vu d’anciennes : la floraison était donc toute récente.

ImageImageImage

On remarquera le ton assez pâle de la fleur, et sa taille relativement grande par rapport à la hampe florale. Comme dans le reportage précédent, je n’ai pas pu photographier les feuilles, elles sont décidément trop petites pour mon appareil, 2cm de long pour à peu près 0.4mm de large.
Elles présentent également la particularité de porter des pièges sur leur nervure centrale, tout comme U.simulans. Le nombre de pièges est moins grand, néanmoins.

J’espère que ce reportage vous aura plu, merci pour vos commentaires.



SOCKHOM
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Message par SOCKHOM »

Reportage intéressant Patrice, merci.
U. adpressa vit-elle avec d'autres espèces de plantes carnivores?
Taylor indique que l'espèce est peut-être annuelle. Serais-tu en mesure de confirmer l'info en retournant à l'occasion dans cette localité à une autre époque de l'année?

Merci.

François.

leopoldes lionel
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Message par leopoldes lionel »

Salut Pat,

la fleur a effectivement une silhouette sympathique. Quelles sont ses dimensions?

A+

Lionel
Président de Rossolis 2012

http://www.location-chalet-hirsilinna.fr/

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le grand lapin
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Message par le grand lapin »

hello,
U. adpressa vit-elle avec d'autres espèces de plantes carnivores?

oui. sur les site où pousse cette plante, on trouve une dizaine d'espèces de plantes carnivores (Drosera & Utriculaires) . la savane Marivat est réellement une hotspot de la diversité !
Taylor indique que l'espèce est peut-être annuelle. Serais-tu en mesure de confirmer l'info en retournant à l'occasion dans cette localité à une autre époque de l'année?

bien évidement, je pense étudier toutes ces questions d'un peu plus près, celle ci ainsi que d'autres, lorsque je me permettrais un peu de temps libre...d'autre-part, ma société và construire dans la zone une centrale solaire, si je participe au projet, j'aurais l'occasion de suivre ça au jour le jour !
la fleur a effectivement une silhouette sympathique. Quelles sont ses dimensions?
presque centimétrique

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