8e partie: Pinguicula sp. Hoz de Beteta

[kisscool-38]

Après avoir visiter notre dernière station de Pinguicula vallisneriifolia Webb, nous partons donc à la recherche de la deuxième et unique autre station connue de Pinguicula mundi Blanca, Jamilena, Ruiz Rejon & Reg. Zamora.

Cette station se trouve un peu plus au nord de la localité type. Nous explorons donc ces gorges en début d'après-midi:

Malheureusement, l'entrée du canyon le plus étroit et donc de celui qui héberge très certainement cette population, est entièrement cloturé. Il s'agit d'une propriété privée gardée par deux molosses pas des plus accueillants. Il aurait fallu descendre ce barranco plutôt que de la remonter. Nous décidons de nous arrêter là et de remettre ça à une autre année.

Le lendemain, nous repartons vers un autre coin d'Espagne, plus au nord, pour rendre visite à une bien mystérieuse grassette. Zamora la décrit dans sa monographie du genre Pinguicula dans la Péninsule ibérique comme appartenant à Pinguicula mundi Blanca, Jamilena, Ruiz Rejon & Reg. Zamora. Or cette plante en diffère sensiblement par sa corolle, ses sépales et des feuilles ne présentant pas cette hétérophyllie caractéristique (les feuilles passent très graduellement des feuilles de printemps à des feuilles d'été plus allongées, sans ce "saut" marqué que l'on peut observé ches Pinguicula mundi, Pinguicula vallisneriifolia et Pinguicula longifolia notamment). En celà, elle est bien plus proche de Pinguicula dertosensis et demanderait un étude plus approfondie. Elle est connue en culture sous le nom de Pinguicula sp. Hoz de Beteta.
Nous nous arrêtons donc sur un premier site, dans une gorge relativement large. La première station se situe sur cette tâche humide marron de l'autre côté de la rivière:

Elle paraît bien innaccessible, loin de tout chemin et pont, il faudrait probablement deux heures de marche à travers le maquis dense pour la rejoindre. Mais en me retournant, je découvre une petite station d'une centaine de plantes accrochées dans des alcôves humides sur un rocher bien sec, faisant face à la première station:

Les plantes se situent entre cinq à dix mètres de hauteur et sont là aussi hors de portée. Nous ne perdons pas de temps et tentons notre chance d'approcher cette espèce de près dans une autre de ses stations.
Mais là non plus, pas de chance. La station que nous recherchons se situe dans une gorge de l'autre coté d'une rivière dont le niveau est encore trop haut et le débit trop fort en cette saison pour nous laisser passer en sécurité:

Nous reprenons alors la route pour rejoindre une station sensée être plus facile d'accès. Nous nous arrêtons sous une première population:

Les plantes vivent sur une falaise sous une conduite forcée pour une usine hydroélectrique et se développent à la faveur du moindre suintement:

Mais les plantes sont à nouveau trop en hauteurs pour être atteintes. Il ne reste plus qu'à aller les observer dans une autre station plus accessible.

[SOCKHOM]

C'est superbe. J'attends la suite avec impatience.

François.