Salut,
Comme promis, quelques photos prises fin août 2014. Effectivement, lorsque tu y es allé, les plantes devaient être toutes au repos vu l'altitude et l'exposition.
C'est une très jolie tourbière, avec toute une palette de situations plus ou moins humides et les cortèges de plantes qui vont avec.
Comme dans beaucoup de zones humides dans les Pyrénées,
Pinguicula grandiflora est bien représentée, de nombreuses plantes ayant déjà formé leur hibernacle.
En fouillant un peu,
Drosera rotundifolia se laisse aussi découvrir.
Mais aussi, comme je te l'avais effectivement indiqué,
Utricularia minor.
Mais dans certaines gouilles, en quantité monstrueuse, je n'avais jamais vu une telle masse dans un tel volume.
Et souvent deux espèces se côtoyant.
Mais le plus étrange dans tout ça, des dionées poussent aussi dans cette tourbière... comment sont-elles arrivées là... mystère... en plus c'est ici la rare forme parnassiflora!
Sinon à noter plus sérieusement, à quelques kilomètres, la tourbière de l'estagnon, différente mais très belle aussi. Il s'agit d'une des rares stations ariégeoises de
Nuphar lutea.
Ici,
D. rotundifolia est le seul représentant carnivore, bien que le milieu semble très favorable à
P. grandiflora et aux utriculaires.
Je me demande si la nature de la roche encaissante n'y est pas pour quelque chose. En effet, il s'agit d'un des rares endroit au monde où affleure un fragment du manteau terrestre, arraché et soulevé lors du plissement des Pyrénées. Cette roche particulière, la lherzolite, est me semble-t-il riche en certains métaux comme cela est le cas de la serpentine, et qui pourrait donc avoir les mêmes effets toxiques sur certains végétaux.
Nous y ferons une sortie l'été prochain comme nous l'avions évoqué. D'autres tourbières du secteurs devraient être tout aussi intéressantes, vu les proximités de ces biotopes dans le massif. A prospecter donc!