par Aurélien » 29 Juin 2014 21:44
Ça y est, j'ai les bouquins !
Je suis vraiment ravi : le travail accompli par Allen Lowrie est remarquable et doit vraiment être salué. Les photos sont très chouettes, les explications riches, les schémas très compréhensibles....
J'avais déjà aimé les 3 premières versions, mais tout cla remanié quelques années après est un vrai régal.
On apprécie notamment la description ou la réinstallation de plusieurs espèces du groupe de Drosera indica, une chose que j'attendais personnellement depuis un moment. Je ne pensais cependant pas que certaines de ces espèces puissent être si différentes du D. indica qu'on connaît ! D. aurantiaca et D. serpens par exemple, sont simplement sublimes.
Pas mal d'espèces de Planchon, un Illustre Botaniste Lorrain qui est encore célèbre à Nancy, considérées comme des synonymes ont été réinstallées, de même que D. planchonii lui même qui lui a été dédié. Ca fera plaisir à certains de mes collègues...
La description d'un nouveau Byblis (B. pilbarana)est aussi une bonne surprise, même si j'avoue que j'aie un chouia de mal à le différencier des autres. Ça viendra quand il sera en culture !
La "nomination" officielle de plusieurs hybrides est également appréciables, bien que la parenté de certains risque d'égarer les cultivateurs, puisque certains hybride connus, tel D. x badgerupii, n'a pas les parents attendus, D. nitidula x D. occidentalis, mais D. patens x D. micra !
C'est dû à certains remaniements taxonomiques, pas forcément récents en ce qui concerne D. patens (2007 si mes souvenirs sont bons).
Les clés au début du premier Opus sont carrément bienvenues, même si je n'ai bien sûr pas eu l'occasion de les éprouver pour l'instant.
Néanmoins, j'ai quelques points sombres pour faire mon ch... casse pieds.
Le format est supérieur à du A4, alors que la maquette est identique à celles des précédents ouvrages. Je ne comprend pas pourquoi le format habituel de Redfern (un chouia supérieur à celui des premiers Lowrie) n'a pas été gardé. Je trouve que ce n'est pas justifié, le résultata est disproportionné à mon sens. De plus, mon étagère a émit des grincements de protestation lorsque j'ai placé les 3 Magnum Opus entre les premières éditions et les autres Redfern.
J'ai été déçu que Lowrie ne suive pas la description d'Aldrovanda vesiculosa var. rubescens, fraîchement décrite par Adam Cross et Lubomir Adamec. Alors même que le premier est cité dans les remerciements. Ce choix est expliqué mais bon... J'aimais bien cette variété (et continuerai à l'étiqueter telle quelle).
La description de nouvelles espèces à la chaîne en fin d'ouvrage, est vraiment trop lapidaire. Je préférais de loin la version de Sarraceniaceae of North America, où une bonne page était consacrée à un schéma et une diagnose, même sommaire, de chaque variété. Ou mieux, Carnivorous PLants and Their Habitats, voire les trois volumes sur les Nepenthes, dans lesquels des articles entiers sont consacrés, en appendice, à la description de nouvelles espèces.
Pour finir, et c'est très personnel, je ne suis vraiment pas pour cette manie qu'on rencontre actuellement dans les plantes carnivores, et que Lowrie à suivi dans cet ouvrage, de tout mettre au rang d'espèce. Certaines variétés ou sous espèces que Lowrie avait décrites avec ses acolytes ou seul, ont été élevées au rang d'espèce par le même Lowrie... A ce rythme, les rangs infraspécifiques n'existeront plus dans très peu de temps ! Mais c'est sûr qu'on explose littéralement les chiffres... On doit avoisiner les 800 espèces carnivores à présent.
Mais il ne faut pas se mentir, l'histoire de la taxonomie est faite de rassemblement et d’éclatements : d'ici quelques années ou décennies, une équipe de taxonomistes viendra faire le ménage... Pour le meilleur et pour le pire.
Enfin, sinon, cette série constitue un excellent ouvrage, très agréable à lire et à regarder par ailleurs, précis et complet, et je suis très content de les avoir enfin. Les trois volumes méritent clairement leur place dans la bibliothèque de tout bon entomophagophytophile. D'ailleurs, comme Lowrie le rappelle, l'Australie à elle seule contient 242 espèces de plantes carnivores, la plupart carnivores...
Petipunk pour les intimes